De simple chambre d'enregistrement des décisions prises ailleurs, le Conseil d'Arrondissement du XXème s'est transformé peu à peu en une arène où les différentes sensibilités de la majorité socialo-écolo-communiste s'affrontent entre-elles.
Lundi 4 mai 2009, la Mairie du XXème arrondissement inaugurait ce qui se fait depuis de nombreuses années à Issy-les-Moulineaux : la retransmission en direct, en vidéo et via internet de la séance du Conseil.
Etait-ce la présence des caméras ou l'ordre du jour qui avait mobilisé autant d'élus ? Quoi qu'il en soit, le Conseil siégeait presque au complet.
En préambule, Madame CALENDRA rappelait qu'après l'adoption du nouveau règlement intérieur, seuls les élus ayant préalablement déclaré leur intention d'intervenir sur une question inscrite à l'ordre du jour se verraient accorder la parole au cours de la délibération.
Sous l'apparente restriction du droit de parole, c'est une disposition pragmatique et intelligente qui s'applique dorénavant. Décourageant certains élus désireux de se donner de l'importance en intervenant en toute occasion même lorsqu'ils n'ont rien de constructif à apporter au débat.
La séance commence donc par l'approbation du compte-rendu de la séance du Conseil précédent. Or Madame Naomi SADENG, élue sur la liste conduite par Michel CHARZAT, mais ayant rejoint la Majorité Municipale, s'interroge sur la rédaction du compte-rendu où son nom ne figure pas explicitement.
L'ambiance se crispe dès cet instant.
Puis la désormais traditionnelle communication de Madame le Maire s'ensuit. Madame CALENDRA présente un exposé au cours duquel elle critique brutalement la politique du Président de la République et de la Majorité sans que le lien avec la séance de délibérations d'un conseil d'arrondissement soit clairement établi. Pour Madame CALENDRA, le Conseil est une tribune pour développer ses arguments politiques contre le pouvoir exécutif. Il n'est pas sûr que les citoyens attachés aux questions locales, trouvent un intérêt évident à l'écoute d'un tel discours de propagande.
Finalement on en vient à l'ordre du jour. 13 questions font l'objet de délibérations. A part les premières sur lesquels différents élus interviennet, toutes les délibérations sont approuvées à l'unanimité. Ce qui est normal; attendu qu'il n'y a pas d'opposition élue au Conseil d'Arrondissement.
Mais c'est à ce moment là que la séance change de nature. Il avait été annoncé la discussion de 3 voeux. Le principe du voeu est, comme son nom l'indique, la manifestation d'un souhait; mais qui n'engage pas le pouvoir de la Ville de Paris pour son application.
Le premier voeu, déposé par le groupe "le 20ème avant tout" de Michel CHAZRAT concerne la volonté de faire construire un parking public de voitures au coeur du XXème arrondissement afin de désengorger la circulation. Ceci apparaît comme une mesure de bon sens. Mais ce n'est pas du tout ainsi que la proposition est accueillie, et avec une rare violence les groupes Verts, Communiste et même le goupre majoritaire PS s'opposent à ce voeu. Précisant que la politique de la circulation était justement inverse à cette proposition; c'est à dire : Plus de voitures, des transports en commun et des Vélib' . Et le budget éventuellement envisagé pour la construction de cet équipement devant être exclusivement utilisé pour le logement social.
Et encore Denis BAUPIN était absent ...
A travers cette vision de la Majorité Municipale il est facile d'imaginer de que sera le XXème arrondissement dans quelques années : un reconstitution en Europe de la capitale de la Corée du Nord Pyong Yang.
Naturellement, le voeu est rejeté.
Le deuxième voeu concerne la requalification de l'ancien relais de Poste du Boulevard de Belleville. Après une discussion sur la rédaction du texte final, le voeu est adopté à l'unanimité. De même que le voeu suivant relatif à la politique de la ville.
Puis vient le dessert : un voeu des groupes Verts-Communistes-PdG relatif à la politique d'implantation de caméras de vidéo-protection dans l'arrondissement. Et c'est à partir de cet instant que la séance s'est transformée en pugilat politique entre membres d'une majorité élue sur la même liste, et -croyait-on- sur la base d'une même politique.
Les uns farouchement vindicatifs dans leur opposition à l'installation de ce dispositif au nom des principes de liberté, les autres soutenant la position favorable du Maire de Paris qui l'avait inscrite dans son contrat de mandature.
Etait-ce l'effet "retransmission en vidéo" ou un désir d'exister au sein d'une majorité exclusive qui a poussé certains élus à s'opposer à Madame CALENDRA, finalement celle-ci fit une déclaration dans laquelle elle reconnaissait qu'une atmosphère d'insécurité régnait dans certains quartiers, illustrée par des agressions inqualifiables sur les maillons les plus fragiles de la chaîne sociale.
Les quelques représentants de l'UMP que nous étions dans le public, nous sommes interrogés afin de savoir si c'était bien dans Mairie du XXème qu'étaient tenus par la Gauche des propos que n'auraient sans doute pas reniés Michele ALLIOT-MARIE ou Brice HORTEFEUX.
Et nous qui croyions nous ennuyer !
Finalement un contre-voeu a été présenté par la Majorité de la Majorité, c'est à dire le PS allant dans le sens contraire de celui de la coalition Verts-PC-PdG . Avec les prostestations qui conviennent.
Ca promet pour l'avenir du XXème !
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