Jeudi 20 décembre 2012 Pour son 200ème et dernier compte-rendu de mandat, Bertrand DELANOE, Maire de Paris, avait choisi de rencontrer les habitants des XIX et XXème arrondissements dans un cirque de la Porte des Lilas.
Un cirque ? Quel beau symbole pour celui qui transorme Paris en ville-musée.
A quel spectacle aurions-nous droit pour cette dernière représentation ?
Un numéro d'équilibriste budgétaire ? Un dressage de fauves écologistes ? Un dressage d'automobilistes transformés en chevaux ? Ou tout simplement un classique numéro de clown ?
Le thème choisi pour la soirée : Paris Métropole et la métropolisation des politiques municipales.
Des invités extra-parisiens étaient présents : Partrick BRAOUZEC, ancien président de Paris-Métropole; Daniel GUIRAUD, maire des Lilas ainsi que divers adjoints et élus du XXème priés de faire la claque et de chanter les louanges du gourou en fin de carrière.
Plus qu'un numéro de cirque, c'est à une représentation théâtrale que la petite centaine de citoyens a eu droit. Le reste de la salle étant composé d'élus, de fonctionnaires territoriaux et d'employés municipaux.
Hélàs la pièce n'était pas inédite. Comme toujours, Bertrand DELANOE, après une violente charge contre ses prédécesseurs, a rappelé à l'assistance complice qu'avant 2001 et son arrivée à l'Hôtel de Ville, Paris n'était pas gérée; invivable, des quartiers entiers (comme celui qui accueillait sa majestueuse personne ce soir) avaient été abandonnés, laissés à l'urbanisme le plus délirant, sans culture et ignorant les communes voisines.
On pouvait se demander comment pendant des décennies, 3 millions de Parisiens avaient pu vivre dans un tel enfer, et comment cette ville effoyable avait pu se hisser au rang de première destination toutistique mondiale.
Heureusement en 2001 Paris était passée des ténèbres à la lumière comme la France un certain 10 mai 1981. Et ceci gràce à qui ? Super-BERTRAND !
Après une bonne demi-heure d'autosatisfaction et de démagogie bien enveloppées dans un écrin de communication politique, Super-BERTRAND a expliqué que Paris n'était plus le centre de la France et qu'au travers de ses brillantes réalisations, la banlieue et la région pouvaient (devaient ?) s'associer à sa gloire. N'oubliant pas de souligner qu'avec le génial gouvernement actuel, tous les moyens seraient enfin disponibles pour faire de Paris l'égale de Berlin de Londres ou de Shanghaï. Etrangement certains habitants comparent plutôt leurs quartiers à Calcutta ou à Rio.
Des affreux droitistes sans doute qui ne méritent pas de vivre dans un tel jardin d'Eden.
Paris désormais fonctionne en réseau avec les collectivités locales voisines et la région. Soit.
Toutefois, pour faire financer en partie par la région Ile-de-France un réseau de tramway qui constitue une ceinture bien hermétique autour de Paris et isole la banlieue, il n'a pas consulté les maires des communes voisines. Un oubli sans doute.
Après le morceau de bravoure de Super-BERTRAND, place fut laissée aux questions "spontannées" de la salle. Ce deuxime acte était aussi convenu que le précédent. Des intervenants bien connus, dont certains appelés par leur nom par Mme la Maire du XXème, Frédérique CALANDRA, se sont emparés du micro. Entre celles et ceux qui sont intervenus totalement en dehors du sujet et les laudateurs qui clamaient leur dithyrambes il n'est évidemment rien sorti de concret.
Au bout d'une heure, Super-BERTRAND a filé à l'anglaise, laissant bredouiller quelques explications fumeuses par les adjoints chargés du service après vente.
Alors que la salle se vidait, Frédérique CALANDRA décida de clore la 200 ème session de présentation du compte rendu de mandat du Maire de Paris. Deux heures s'étaient écoulées, il était temps de partir.
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