Depuis plus d'une semaine, et à grand renfort d'écharpes tricolores et de porte-voix, la Gauche citoyenne, la Gauche syndicale, la Gauche élue et la Gauche caviar agitent l'épouvantail de la privatisation de la Poste.
Derrière ces manoeuvres, dont certaines constituent de l'intimidation caractérisée, il est facile d'identifier qui se cache cette soi-disant "défense du service public" Et plus le mensonge est largement diffusé, plus il a de chances de rencontrer des oreilles attentives et inquiètes.
Qu'en est-il réellement ?
La Poste, dernier monstre administratif fonctionnant selon les schémas du XIXème siècle, doit ouvrir son capital afin de se moderniser et appréhender la concurrence créée par la directive européenne sur les marchés et les services. Ce n'est pas nouveau, mais comme toute les autres réformes, celle-ci est restée lettre morte jusqu'au dernier moment.
Ce qui va réellement changer c'est que la Poste va devenir une entreprise, dans laquelle l'Etat et les services financiers qui s'y rattachent comme la Caisse des Dépôts et Consignations pourront apporter leur soutien sans que ceci soit considéré comme une subvention. On change simplement la dénomination de l'intervention de l'Etat dans la structure du capital.
Il n'est pas, et il n'a jamais été question de privatisation. Et d'ailleurs ce terme ne figure dans aucun document contrairement aux réformes engagées par le gouvernement JOSPIN en 1999 pour France Télécom.
Alors où est le problème ?
Le problème est que La Poste est l'un des derniers fleurons de la flotte syndicale, et l'un des agitateurs trotskystes les plus virulent en est employé. Dans ces conditions, la question relève plus de la lutte de pouvoir et de la protection de situations personnelles que du réel souci du service public.
Mais comment faire pour donner aux Français l'illusion que ce combat syndical les concerne tous : organiser la peur et manipuler les mots et la presse.
Il faut reconnaître qu'à ce jeu la Gauche est experte et le résultat est assez probant. Mais pour l'image du pays et pour les "usagers" dont les professionnels de la grève n'ont que faire, l'essentiel est ailleurs. Dans ces conditions, pourquoi ne pas hésiter à farie circuler les rumeurs les plus absurdes ? Ca fonctionne toujours.
Plutôt que de rester immobiles sur leurs statuts et leurs méthodes mérovingiennes, les syndicalistes et la Gauche à bout de souffle pourraient s'interroger sur ce qu'est devenue la Poste aujourd'hui et quel est son avenir dans la société de demain.
Chaque grève a pardoxalement apporté sa contribution à la modernisation des échanges ... pour les entreprises.
Voir ses commandes et ses paiements bloqués dans le courrier en souffrance a conduit les entreprises de vente par correspondance à inviter leurs clients à passer leurs commandes par télécopie et payer par carte ou virements. Plus de courrier, plus de prises d'otages.
Avec le développement d'internet, la vente se numérise et seule la délivrance des colis demande une intervention humaine. Mais les livraisons de colis, toutes les sociétés de courses et de portage privées savent très bien le faire.
Dans ses conditions, que vont faire les postiers de demain ? Si les bureaux de poste remplissaient leur mission de service public au lieu de faire le métier des autres (banque, vente de disques, de télécartes, transferts d'argent...) les usagers -qu'il n'est pas interdit d'appeler CLIENTS- hésiteraient moins avant de passer la porte d'un bureau.
Il est temps de s'adapter aux techniques d'échange d'ajourd'hui et de demain, sinon, ce sont les autres services postaux européens qui en tireront bénéfice.
Les pétitionnaires en sont-ils conscients ?
tout à fait d'accord avec vous ; lire à ce sujet l'article d'Alain-Gérard Slama dans le Figaro de ce mercredi 7 octobre.
Rédigé par : Arnaud | 07 octobre 2009 à 09:20