Dans le cadre des rencontres avec les différents mouvements associés à l'UMP et membres de la Majorité Présidentielle, les Militants Historiques de l'UMP se sont entretenus avec Eric MARCHANDIN, militant lui aussi "historique" de GayLib dans le XXème arrondissement. C'est dans un café du quartier des Amandiers où Eric MARCHANDIN réside qu'a eu lieu cette entrevue.
Les Militants Historiques : Eric, nous nous connaissons depuis assez longtemps pour éviter le protocole entre nous, et tu sais que tes paroles seront scrupuleusement rapportées. Alors nous sommes à ton écoute.
Eric MARCHANDIN : Merci tout d'abord d'avoir accepté le principe de cette rencontre, car c'est courageux de la part de militants de l'UMP dans un secteur où la gauche est omniprésente, et vous êtes les seuls a avoir eu l'idée de cette démarche. Soyez-en encore remerciés.
MH : Nous ne te cachons pas qu'en juillet 2009 nous avions déja rencontré des responsables de GayLib, une note avait d'ailleurs été publiée ici à la suite de ce premier contact, mais depuis nous n'avons plus eu aucune nouvelle. Pour commencer, peux-tu nous rappeler qui tu es et ce que représente GayLib ?
E.M. : Je suis cadre de l'industrie pharmaceutique, militant de l'UMP et l'un des premiers adhérents à GayLib à sa création. Afin de représenter la problématique particulière d'une partie de la population du XXème arrondissement, j'avais accepté de figurer en qualité de Conseiller de quartier, sur la liste officielle de l'UMP lors des élections municipales de 2008, sans présager d'un pareil désastre.
GayLib est un mouvement associé à l'UMP héritière de l'ancienne commission chargée des thématiques liées à l'homosexualité au sein de Démocratie Libérale, la formation alors dirigée par Alain MADELIN. Lors de la création de l'UMP, GayLib s'est naturellement associée à la nouvelle entité. Le but initial, qui demeure plus que jamais d'actualité est de démontrer que toutes les personnes concernées par les questions des communautés LGBT ne sont pas forcément de gauche, et d'ailleurs je reviendrai plus tard sur les formidables réformes et actions menées par les gouvernements dirigés par Alain JUPPE et Jean-Pierre RAFFARIN en faveur de ces communautés.
M.H. : LGBT ? Tu peux préciser ? Et le Gouvernement FILLON, n'a-t-il rien fait ?
E.M. : Au contraire, et je vais développer. Pour répondre à ta question sur le signe LGBT, cela signifie : Lesbiennes, Gay, Bi et Trans.
Pour en revenir à l'action de GayLib, ce mouvement a pour vocation de faire contrepoids à la mainmise de la Gauche, du Parti Socialiste en particulier, sur les associations et toutes formes d'expression à destination des communautés LGTB. Les Socialistes, comme c'est le cas pour d'autres communautés, se croient propriétaires de la pensée et des votes des homosexuels. En ayant fait voter le PACS dont on célèbre les 10 ans cette année, les Socialistes se considèrent comme les seuls représentants politiques légitimes de cette communauté. C'est faux, et nous sommes là pour le démontrer.
M.H. : Il semble d'ailleurs que votre présence dans les grandes manifestations ne soit pas tellement appréciée.
E.M. : En effet, lors de la Marche des Fiertés 2009, le char de GayLib a été ralenti et empêché de circuler par des militants d'autres associations bien connues, et dont les relations avec le PS ne sont un secret pour personne. Ce qui démontre qu'au sein même d'une communauté qui réclame la tolérance, certains ont une appréciation limitée de ce principe.
M.H. Tu nous parlais des 10 ans du PACS. N'est-ce pas une réussite pour le PS ?
E.M. Cette formule a permis de débloquer une situation qui produisait d'épouvantables drames humains, et je garde le souvenir ému de Roselyne BACHELOT-NARQUIN, à la tribune de l'Asseemblée Natioanle, défendant avec la ténacité qu'on lui connaît un projet d'origine socialiste, mais dont elle n'avait retenu que le coté humain. Aujourd'hui, le PACS a 10 ans, et que constate-t-on : ceux qui le signe sont essentiellement des couples mixtes et non plus des homosexuels. La prochaine étape, c'est le projet d'UNION qui figurait dans les propositions de Nicolas SARKOZY, alors candidat à la Présidence de la République.
M.H. : De quoi s'agit-il ?
E.M. : L'UNION est une forme plus développée du PACS car elle repose sur les conditions de vie d'aujourd'hui. Les familles recomposées, les droits étendus des familles homosexuelles, de nouveaux droits au niveau fiscal. Une grande révolution dont Nicolas SARKOZY est à l'origine, et qui laisse la Gauche muette.
M.H. : Adoption ? Mariage ?
E.M. : Il n'en n'est pas question! L'UNION est une forme de mariage, certes, mais sans possibilité d'adoption, valeur religieuse, ni filiation.
M.H. En effet, ces dispositions sont assez audacieuses.
E.M. : N'oublie pas que c'est Nicolas SARKOZY qui a créé la HALDE lorsqu'il était Ministre de l'Intérieur. il est bien clair aujourd'hui que les paroles et les gesticulations sont d'un côté, et l'action concrête de l'autre.
M.H. Tout cela est passionnant, mais comment penses-tu t'inscrire et faire fructifier cette réflexion dans notre arrondissement où tous les pouvoirs sont au mains du PS ? Le parti unique du XXème !
E.M. : En effet, la situation politique du XXème est exceptionnelle. Comme le dirait Arnaud MONTEBOURG : "Dans le XXème arrondissement, même une chèvre (socialiste cette fois) serait élue" Personnellement, je laisse à Monsieur MONTEBOURG le choix des mots pour qualifier les élus, mais je préfère dire que le XXème arrondissement est le "Neuilly" de Bertrand DELANOE. Alors dans ces conditions, la tentation serait d'abandonner le terrain et se réfugier confortablement dans le Marais ou dans quelqu'autre quartier plus diversifié. Ce n'est pas mon état d'esprit. Je tiens également à signaler que mes convictions étant connues dans mon voisinage, ma voiture est régulièrement caillassée et qu'il ne se passe pas un mois sans que je sois insulté verbalement où par messages anonymes dans ma boite à lettres. On voit bien où s'arrête la tolérance de nos adversaires.
M.H. : Alors que faire ?
E.M. : Je souhaite que les dirigeants actuels de GayLib pennent conscience que dans des arrondissements comme le XIème ou le XXème , il existe une population LGTB qui n'a pas vocation a être le "bétail électoral" du PS et que les reflexions et les actions dont j'ai parlé plus haut soient mieux connues au niveau local. Pour ce faire, il est indispensable que GayLib dispose dans l'Est Parisien d'une équipe composée d'acteurs politiques locaux, réllement présents dans les arrondissements concernés, connus de la population et capable de diffuser le message de GayLib sans apparaître comme des parachutés ou des touristes de la politique plus préoccupés par leurs places sur les listes que par les idées qu'ils sont sensés défendre et partager.
M.H. : A ce que je vois, le même phénomène de courtisanerie et de coterie ne se limite pas aux instances locales des partis politiques, une association comme GayLib semble aussi touchée.
E.M. : Aujourd'hui, la société française a accepté les différences que représentent les communautés LGTB. Il n'y a donc aucune raison de vivre dans le XXème arrondissement comme dans les catacombes.
M.H. : Pas accepté par tout le monde. Tu as vu ce qui s'est passé avec le match de football de Paris Foot Gay contre Créteil Bebel ? Nous avons d'ailleurs publié ici l'interview d'un joueur ulcéré par cette affaire
E.M. : Ces gens sont encore au Moyen-Âge.
M.H. : Tu parles souvent de "communauté". En cette période de discussion sur l'identité nationale, ne crains-tu pas que vous n'apparaissiez que comme un lobby communautarisme qui veut peser au seul profit de ses composantes.
E.M. : C'est en effet un risque, voilà pourquoi je souhaite que GayLib soit plus présente dans les média, dans les colloques, sur le terrain, afin de démontrer que la vraie modernité pour les LGTB ce sont Nicolas SARKOZY, Roselyne BACHELOT-NARQUIN et Nadine MORANO qui la représentent actuellement.
M.H. Dernière question : "Où joindre GayLib ?"
E.M. : Par le site internet national de GayLib
M.H. : Oui, mais pour un contact local dans le XXème arrondissement ?
E.M. : Il n'y a pas de responsable actuellement dans cette partie de Paris, mais j'accepterai de faire le facteur si tu reçois du courrier.
M.H. : Eric, merci pour ta disponibilité et ta précision. Et bon courage pour l'avenir
E.M. : Merci à vous et bravo pour votre ouverture d'esprit et votre volonté d'agir
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